Rencontre avec le Dr Abali Malloum Boukar
L’hôpital de Mora, au Nord du Cameroun, est confronté à une situation sanitaire très difficle. Le comité des actions de développement a organisé une collecte depuis avril 2022 pour récupérer du matériel. Le docteur Abali Malloum Boukar est notre interlocuteur privilégié. Rencontre.
Comment sont pris en charge vos patients par l’hôpital ? Quel type de patients avez-vous le plus ?
Notre formation sanitaire reçoit beaucoup plus les enfants malnutris, les cas d’anémie sévère, les complications obstétricales qui eux nous viennent surtout de la périphérie ainsi que les blessés de guerre qui nous viennent de partout. Nous les recevons en compte goutte mais ils sont quand même là. C’est une catégorie non négligeable de patients que nous prenons en charge. Les urgences chirurgicales de partout aussi. Nous avons également des cas de pathologies chroniques que nous connaissons très bien comme le diabète, l’hypertension artérielle, de paludisme, de forte fièvre et tout le reste.
De quoi avez-vous besoin, en plus de médecins supplémentaires ?
S’agissant de la prise en charge des patients, cela dépend. La majorité des patients que nous recevons n’ont pas d’assurance médicale. Ils paient directement les différents soins. L’Etat peut prendre en charge une partie des patients, les indigents, ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins de santé. Nous supportons les frais de pris en charge.
Vous travaillez avec peu de moyens, comme en médecine de guerre. Comment les aides internationales vous accompagnent au quotidien ?
Nous essayons de travailler avec le peu de moyen que nous avons. Nous essayons au maximum d’apporter de très bons résultats avec une qualité de soin adéquate. Les organismes internationaux nous accompagnent dans beaucoup de choses, c’est vrai. Ils travaillent avec nous sur la prise en charge des survivants de violence fondées sur le genre. Nous avons plusieurs partenaires qui essaient de nous soutenir. Les partenaires peuvent prendre en charge complètement des patients, de l’hospitalisation à la sortie. L’hôpital peut également recevoir des dons.
Comment avez-vous reçu la nouvelle de l’aide proposée par Adab ?
Nous avons reçu cette nouvelle comme étant une manne venue du ciel. C’est une première pour nous. C’est un don pour l’hôpital, pour l’usage commun. C’était une excellente nouvelle pour toute l’équipe. Nous avons reçu des lits etc. Evidemment que nous aurions aimé avoir plus. Il nous manque encore quelques dons sur des usages plus fréquents de certains matériels.
Le convoi comporte un certain nombre d’outils. Comment comptez-vous les utiliser ?
Nous avons rentré le matériel dans le circuit de fonctionnement normal. Le matériel qui nous a beaucoup manqué a été utilisé directement. On sécurise plus avec des fiches. C’est bien le matériel de l’hôpital et non d’un individu lambda. On fait en sorte que ce matériel rentre dans le patrimoine de l’hôpital pour que tout soit traçable et bien géré.
Le convoi est bloqué pour des problèmes administratifs. Mais cela devrait bientôt se résoudre ?
La hiérarchie est toujours au four et au moulin. Nous attendons toujours et cela devrait se débloquer. Nous avons reçu les derniers documents.
Tags:Cameroun DES médical rencontres